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Retour au bercail promo 98 | épisode 5 Tous les vendredis soir, les élèves de la promo 98 quittent Clairefontaine et l’Institut national du football pour retrouver leurs familles... et les terrains, dès le lendemain, avec leurs clubs. Nous avons suivi Jason et Samy Rémi Dupré et Henri Seckel I ls ont une vie en dehors de Clairefontai- ne, mais pas en dehors du football. Le week-end, l’Institut national du football (INF) fait relâche et, d’Antony à Saint- Maur, de Montreuil à Neuilly-sur-Seine, de Bondy à Choisy-le-Roi en passant par Paris, les vingt-deux apprentis de la promotion 98 se dispersent aux quatre coins de l’Ile-de- France – et même au-delà, puisque Sergio roule jusque dans l’Eure pour retrouver sa famille. Mais s’ils disent au revoir, pour quarante-huit heures, à leurs coéquipiers et aux pelouses ver- doyantes de la forêt de Rambouillet, ils ne met- tent pas exactement leur week-end à profit pour se changer les idées et laisser un peu le foot de côté. Ce serait même plutôt l’inverse. On s’en rend bien compte en entrant dans la chambre de Jason qui, lui, a droit à une heu- re et demie de voiture tous les vendredis soir depuis les Yvelines pour regagner son immeu- ble de Sarcelles, dans le Val-d’Oise : un lit, un fauteuil, une commode, et puis du football, partout. Que ce soit sur l’écran de la télé, avec le jeu vidéo Pro Evolution Soccer 2012, qui tourne en permanence, ou sur les murs, tapis- sés de pages de magazines arrachées et de pos- ters à la gloire des vedettes du ballon rond, quand leur nom n’est pas écrit au feutre à même la cloison. Au milieu des stars du Barça et du PSG, Romaric Tre, le grand frère de Jason, que le football a emmené en CFA2 (5 e division), au FC Saint-Louis - Neuweg, près de la Suisse. Aucun trophée ne décore la cham- bre du garçon. C’est simplement qu’il y en a trop, et que la pièce est trop petite pour tous les accueillir : ils trônent donc sur une com- mode dans la chambre des parents. Quelques rituels, essentiellement liés au foot, rythment le week-end de Jason et de la plupart des pensionnaires de l’INF : la lessive du vendredi soir, le coucher tôt, la PlaySta- tion, le match en club du samedi après-midi, la PlayStation, les devoirs, la PlayStation, « Téléfoot » le dimanche matin, la PlaySta- tion, le foot entre potes ou en famille sur le terrain (ou la dalle, ou le jardin) d’à côté. Et aussi la PlayStation. « On donne parfois des conseils sur le plan sportif, notamment en ter- mes de récupération, mais on ne s’immisce pas dans l’éducation ou dans la vie familiale, expose Gérard Prêcheur, le directeur de l’INF. On espère juste qu’il y a une cohérence entre les valeurs des parents et celles qu’on prône à Clairefontaine. Mais ce qui se passe le week- end ne nous regarde pas. » Certains ajoutent à leur programme de samedi et dimanche un film, une partie de Monopoly, une visite à Eurodisney ou des matchs retransmis à la télé. Beaucoup en pro- fitent pour faire une petite entorse au régime gastronomique de Clairefontaine, du ham- burger-frites chez Arnaud ou poulet frit - bananes plantain chez Jason, en passant par la quiche au thon chez Sergio. Tous, aux alen- tours de 19 heures le dimanche, montent en voiture avant de rompre de nouveau avec leur famille, qu’ils ne reverront pas avant le vendredi suivant. « Je ne pense pas qu’on puisse parler de rup- ture, tempère Gérard Prêcheur. Ils ne sont pas si loin de leur famille, et ils la voient tous les week-ends. Pour les enfants, l’éloignement n’est pas un problème. Au contraire, certains nous disent qu’ils sont contents de ne plus avoir papa-maman sur le dos. » En effet, aucun d’entre eux ne se plaint de passer cinq jours uniquement avec ses copains. Tout au plus concèdent-ils, pour certains, un léger vague à l’âme lors des premières nuits à l’INF, au retour des vacances scolaires, ou en cas de blessure. « Je suis très proche de mes parents, mais ça ne m’affecte pas tant que ça d’être éloi- gné d’eux, assure Sacha. Au moment de partir de Clairefontaine le vendredi soir, j’ai envie de rester pour jouer encore au foot là-bas. » Et le dimanche soir, « Armand est pressé de retour- ner là-bas, explique son père, Albert Laurien- te. C’est lui qui fait son sac et qui nous met la pression pour qu’on ne soit pas en retard ! » « Si rupture il y a, poursuit Gérard Prêcheur, c’est du côté des parents, et notamment des mamans. Ce sont plus elles qui ont besoin de par- ler à leur petit tous les jours que l’inverse. » Les parents qui songeraient à envoyer leur fiston à l’INF en espérant qu’il leur assurera une retrai- te dorée doivent savoir le sacrifice que cela représente. Dès ses 13 ans, ils vivront cinq jours sur sept sans lui, sans rigolade et sans câlins (sans engueulades non plus, certes). « Je n’arri- ve toujours pas à m’habituer, explique Véroni- que Nordin, la mère d’Arnaud. Je l’ai élevé seule jusqu’à ses 11 ans. Pendant onze ans, là où il allait, j’allais. La première fois qu’il est parti en colonie de vacances, j’ai pleuré pendant cinq jours… Je le ramène à Clairefontaine le diman- che soir, et je peux vous dire que le lundi, au tra- vail, je ne suis pas très bien. Le sourire commen- ce à revenir le mercredi. » Pour les parents, ce sont surtout les premiers temps qui ont été durs à vivre. Jocelyn Rosier, le père de Loreintz, concède avoir « versé [sa] petite larme. Les premiers dimanches, sa mère savait que pendant l’heure qui suivait son départ il ne fallait pas me parler. » Chez les Hammour, toute la famille semble avoir souffert du départ de SPORT & FORME REPORTAGE Dans la famille Tre, à Sarcelles, Jason (de face) profite du week-end pour jouer avec son père et son petit frère. PHOTOS : MAGALI DELPORTE POUR « LE MONDE » feuilleton Dans la maison familiale, à Ecouen, Samy retrouve sa chambre et sa sœur, Célia. 4 0123 Samedi 28 avril 2012

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Retouraubercailp r o m o 9 8 | é p i s o d e 5

Touslesvendredissoir, lesélèvesdelapromo98quittentClairefontaineet l’Institutnationaldufootballpourretrouverleursfamilles...et lesterrains,dèsle lendemain,avecleursclubs.Nousavonssuivi JasonetSamy

RémiDupré etHenri Seckel

Ils ont une vie en dehors de Clairefontai-ne, mais pas en dehors du football. Leweek-end, l’Institut national du football(INF) fait relâche et, d’Antony à Saint-Maur, de Montreuil à Neuilly-sur-Seine,de Bondy à Choisy-le-Roi en passant par

Paris, lesvingt-deuxapprentisdelapromotion98 se dispersent aux quatre coins de l’Ile-de-France–etmêmeau-delà,puisqueSergioroulejusque dans l’Eure pour retrouver sa famille.Mais s’ils disent au revoir, pour quarante-huitheures,à leurscoéquipiersetauxpelousesver-doyantesde la forêtdeRambouillet, ilsnemet-tent pas exactement leur week-end à profitpour se changer les idées et laisser un peu lefootde côté. Ce seraitmêmeplutôt l’inverse.

On s’en rend bien compte en entrant dansla chambrede Jasonqui, lui, a droit àuneheu-re et demie de voiture tous les vendredis soirdepuis lesYvelinespourregagnerson immeu-ble de Sarcelles, dans le Val-d’Oise : un lit, unfauteuil, une commode, et puis du football,partout. Que ce soit sur l’écran de la télé, avecle jeu vidéo Pro Evolution Soccer 2012, quitourneenpermanence,ousur lesmurs, tapis-sésdepagesdemagazinesarrachéesetdepos-ters à la gloire des vedettes du ballon rond,quand leur nom n’est pas écrit au feutre àmême la cloison. Aumilieudes stars duBarçaet du PSG, Romaric Tre, le grand frère deJason, que le football a emmené en CFA2(5edivision), au FC Saint-Louis -Neuweg, prèsde laSuisse.Aucuntrophéenedécore lacham-bre du garçon. C’est simplement qu’il y en atrop, et que la pièce est trop petite pour tousles accueillir : ils trônent donc sur une com-mode dans la chambre des parents.

Quelques rituels, essentiellement liés aufoot, rythment le week-end de Jason et de laplupart des pensionnaires de l’INF: la lessivedu vendredi soir, le coucher tôt, la PlaySta-tion, le match en club du samedi après-midi,

la PlayStation, les devoirs, la PlayStation,«Téléfoot» le dimanche matin, la PlaySta-tion, le foot entre potes ou en famille sur leterrain (ou la dalle, ou le jardin) d’à côté. Etaussi la PlayStation. «On donne parfois desconseils sur le plan sportif, notamment en ter-mes de récupération, mais on ne s’immiscepas dans l’éducation ou dans la vie familiale,exposeGérard Prêcheur, le directeur de l’INF.On espère juste qu’il y a une cohérence entreles valeurs des parents et celles qu’on prône àClairefontaine. Mais ce qui se passe le week-end ne nous regarde pas.»

Certains ajoutent à leur programme desamedi et dimanche un film, une partie deMonopoly, une visite à Eurodisney ou desmatchs retransmisà la télé. Beaucoupenpro-fitentpour faireunepetite entorse au régimegastronomique de Clairefontaine, du ham-burger-frites chez Arnaud ou poulet frit -bananes plantain chez Jason, en passant parla quiche au thon chez Sergio. Tous, aux alen-tours de 19heures le dimanche, montent envoiture avant de rompre de nouveau avecleur famille, qu’ils ne reverront pas avant levendredi suivant.

«Je ne pense pas qu’on puisse parler de rup-ture, tempèreGérard Prêcheur. Ils ne sont passi loin de leur famille, et ils la voient tous lesweek-ends. Pour les enfants, l’éloignementn’est pas un problème. Au contraire, certainsnous disent qu’ils sont contents de ne plusavoir papa-maman sur le dos. » En effet,aucun d’entre eux ne se plaint de passer cinqjours uniquement avec ses copains. Tout auplus concèdent-ils, pour certains, un légervagueà l’âme lors des premièresnuits à l’INF,au retour des vacances scolaires, ou en cas deblessure. « Je suis très proche de mes parents,maisçanem’affectepas tantqueçad’êtreéloi-gné d’eux, assure Sacha.Aumoment de partirde Clairefontaine le vendredi soir, j’ai envie derester pour jouer encore au foot là-bas. » Et ledimanche soir, «Armand est pressé de retour-ner là-bas, explique son père, Albert Laurien-

te. C’est lui qui fait son sac et qui nous met lapression pour qu’on ne soit pas en retard !»

«Si rupture il y a, poursuit Gérard Prêcheur,c’est du côté des parents, et notamment desmamans.Cesontplusellesquiontbesoindepar-ler à leur petit tous les jours que l’inverse.» Lesparentsqui songeraientà envoyer leur fistonàl’INF en espérant qu’il leur assureraune retrai-te dorée doivent savoir le sacrifice que celareprésente.Dès ses 13ans, ils vivront cinq jourssur sept sans lui, sans rigolade et sans câlins(sans engueulades non plus, certes). «Je n’arri-ve toujours pas àm’habituer, explique Véroni-queNordin, lamèred’Arnaud. Je l’ai élevé seule

jusqu’à ses 11 ans. Pendant onze ans, là où ilallait, j’allais. La première fois qu’il est parti encolonie de vacances, j’ai pleuré pendant cinqjours… Je le ramène à Clairefontaine le diman-che soir, et je peuxvous dire que le lundi, au tra-vail, je ne suis pas très bien. Le sourire commen-ce à revenir lemercredi.»

Pour lesparents, ce sont surtout lespremierstempsquiont étédurs àvivre. JocelynRosier, lepèredeLoreintz,concèdeavoir«versé [sa]petitelarme. Les premiers dimanches, sa mère savaitque pendant l’heure qui suivait son départ il nefallaitpasmeparler.»Chez lesHammour, toutela famille semble avoir souffert du départ de

SPORT&FORME R E P O R T A G E

Dans la famille Tre, à Sarcelles, Jason(de face) profite duweek-endpour jouer

avec sonpère et sonpetit frère.PHOTOS: MAGALI DELPORTE POUR «LE MONDE»

f e u i l l e t o n

Dans lamaison familiale,à Ecouen, Samy retrouve

sa chambre et sa sœur, Célia.

4 0123Samedi 28 avril 2012

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R E P O R T A G E SPORT&FORME

Samy.«Onavait une relation fusionnelle, expli-queCélia,sasœurde15ans.Onestdanslamêmeclassed’âge,onalesmêmesdélires,onrentraitdel’école ensemble. Et du jour au lendemain, plusrien.» «Le premier dîner sans lui, il y avait ungrosvide, se rappelleMouloud, le père.Onavaittousune boule dans la gorge.» Samère en vien-drait-elle à espérer que son fils ne deviennepasprofessionnel,pourpouvoirlegarderpluslong-tempsprèsd’elle? Pasderéponse,maisunéclatde rire etun regardattendri vers Samydisent leconflitentresonenviedevoirsonfilsaccomplirsonrêveetcelledelevoirtoutcourt.Ellesaitques’il intègre le centre de formation d’un club, cequi est prévu au bout des deux ans à l’INF, il nepasseramêmeplus leweek-endà lamaison.

ThierryMartinez, lepèredeSacha,adéjàpré-vu le coup: «J’ai conscience que l’éloignementpeut être préjudiciable. Alors quel que soit l’en-droit où il sera en France, je louerai un apparte-mentsurplace.»Luifaitpartiedesparentsdivor-césde lapromo98–«sur cepoint,onestunbonéchantillonde la société française, onestdans lamoyenne nationale», explique Gérard Prê-cheur.Venir àClairefontaine lui permetdevoirson fils plus souvent. «Je le vois au minimumtrois fois par semaine. Tous lesmercredis et tousles vendredis, plus tous les week-ends à sonmatch.Qu’ilneige,qu’ilpleuve,qu’ilvente, jesuis

là.C’est importantquel’environnementfamilialsoitprésent, sanspourautant l’étouffer.»

Lesparentsque l’interminabletrajet jusqu’àClairefontaine refroidit se contentent du télé-phone.«Lesenfants sontautorisésà se servirdeleur portable jusqu’à l’heure du coucher, expli-que Gérard Prêcheur. Mais on veut les rendreautonomes,alorsonnevapas les inciteràappe-lertouslesjours.»C’estpourtantlecasd’unelar-gemajorité d’entre eux qui, généralement, nefontquebiper leursparentsafindesefaire rap-peler et denepas «brûler» leur forfait. Visible-ment, ça ne les empêche pas de grandir. «On ade meilleurs rapports avec lui depuis qu’on sevoitmoinssouvent,expliquelepèred’Armand.Avant, il était bordélique, maintenant, il esthyper-organisé. Clairefontaine l’a structuré, ilestplusmature.»Armandestpourtantbiennéen 1998,mais sonpère constate: «Ce n’est plusun enfant de 13 ans.»p

Sarcelles, levivierdeClairefontaine

Retrouvez la web-série sur facebook.com/onatousuncotebleu

… et le 28 avril, c’est surtout le match de galade l’Équipe de tous les Footballs du Crédit Agricole:

22 joueurs amateurs sélectionnés et entraînés par Laurent Blanc vont affronter

une équipe composée d’anciens internationaux français à Clairefontaine.

le:

04/2012–ÉditéparCréditAgricoleS.A.–91-93,bdPasteur,75015Paris.Capitalsocial:7494061611€

–784608416RCSParis.Créditphoto:©

GettyetPhotononstop

«Je le ramèneàClairefontaineledimanche soir,

et je peuxvousdire que le lundi,au travail, je ne suis pas très bien.

Le sourire commenceà revenir lemercredi»

VéroniqueNordinlamèred’Arnaud

L e vendredi soir, Jason,Loreintz, Samy etArmandlaissentClairefontaineder-

rière eux,mais, dès le lendemainaprès-midi, Clairefontaine les rat-trape. Car s’ils abandonnent cha-queweek-end la tuniqueblanchede l’Institutnational du football(INF), les quatregarçons se retrou-vent sous lemaillot bleu de l’AASSarcelles, dans le Val-d’Oise.Ensembledu lundi au vendredi,au collège et à l’entraînement, lequatuorparticipe enplus, tousles samedis, au championnatd’Ile-de-Francedesmoinsde14ans au seinde lamêmeéquipe.

«Sarcelles est vraiment unbonclub formateurde la régionpari-sienne, expose Jean-ClaudeLafar-gue, l’entraîneurdes premièreannée à l’INF.Ona très souventeu, à Clairefontaine, des gaminsqui jouaient là-bas leweek-end. Ily en avait déjà quatredans la pro-mo96.»Cela fait respectivementcinq ans et trois ans que Jason etLoreintz font le bonheurdel’AASS. Armandet Samy les ontrejoints endébutde saison, fai-

sant de Sarcelles le club le plusreprésenté àClairefontaine.«C’est une grande fierté»pour leprésident, Charles Bassouamina,qui amêmedû refuser deuxautres joueurs de l’INF qui souhai-taient intégrer son club cette sai-son, fautede place.

Le statut d’«INF» fait-il desquatre ados les stars de l’AASSar-celles? Pas du tout, répond l’en-traîneur,GuyNgongolo: «Ilsn’ontpas la grosse tête, ils nemon-trentpas qu’ils sont àClairefontai-ne.»Mais cela se voit-il lorsqu’ilsont le ballonaubout dupied? «Ilsontquelque chose, c’est une certi-tude, constate l’entraîneur.Onvoit l’apport technique. Et ils sontplusdisciplinésdans le jeu. Onsent qu’ils apprennentvraimentla rigueuràClairefontaine.»

Ilsne surclassentpas pourautant leurs coéquipiers «nonINF». C’est que «le niveaugénéralde l’AAS Sarcelles est très bon cetteannée, estimeGuyNgongolo.Quandonvoit certains joueurs, onpourraitpenser qu’ils sont aussi àClairefontaine.D’ailleurs, quel-

ques-uns sont allés jusqu’au stagefinal», dernière étapedes sélec-tionsde l’INF.Cen’est parfois quelebulletin scolairequi leur enafermé laporte.

Si Jason juge«toujoursaussi kif-fantde joueravec Sarcelles»,Armand,qui joueailier droit avecsonclub, dit prendreplusdeplai-sir avecClairefontaine,parceque«ça joueplus collectif, tout lemon-de touche le ballon».«A Sarcelles,poursuit-il, les joueursdribblent

plus, çam’arrivedene toucherqu’un seul ballondans lematch.Samyetmoi [tousdeuxnéo-Sarcellois], on reçoitmoinsdepas-ses que Jasonet Loreintz [plusanciensau club]. A Sarcelles, c’estplus “potes”.»

Lesenfantsn’évoluantpasaumêmeposteà Sarcelleset àClaire-fontaine, leursperformancessontdifficilementcomparables.«Maissouvent,notequandmêmeJean-ClaudeLafargue, ils jouentmieuxavecClairefontaine,où l’onest surdu jeuausol enpasses courtes,qu’avec leur club,où le jeuestplusaxésur lapuissancephysiquequ’ilsn’ontpasencore.Celadit, Sar-cellespossèdeunpeu lamêmephi-losophiede jeuquenous.»

Enmars, unmatchamical aopposé l’INF à Sarcelles. «Jason,Loreintz, Armandet Samyjouaient avecClairefontaine etSarcelles a gagné 3-2, semarreGuyNgongolo. Je peux vous direqu’ils étaient dégoûtés! Leweek-end suivant, ça a été compliquépour eux!»p

R. D.etH.Se.

«ASarcelles, lesjoueursdribblentplus, çam’arrivedene toucher

qu’un seul ballondans lematch»

Armand

ArmandLauriente, SamyHammour,JasonTre et Loreintz Rosier

dans les vestiaires de l’AAS Sarcellesavec leur entraîneur, GuyNgongolo.

50123Samedi 28 avril 2012