LA CULTURE DE LA PIERREDANS LE PAYSAGE RURAL DE MENORCA DANS LE PAYSAGE RURAL DE MENORCA “BARRAQUES” ET “PONTS DE BESTIAR”EXEMPLES REMARQUABLES EXEMPLES REMARQUABLES A“SON VELL”, “SON SALOMÓ”, ET “SES TRUQUERÍES” (MENORCA)

Congrés international de la Pierre SècheCongrés international de la Pierre SècheEl Jadida (Maroc)22, 23 et 24 Septembre 2014

AGUSTÍN PETSCHENALBERTO COLLANGEL ROCA

LE PAYSAGE RURAL DE MINORQUE

La physionomie actuelle du paysage rural de l’île, qui commence à lapréhistoire, reflète en partie, les transformations économiques et sociales, quisecouent l’Europe à partir du XVIII siècle. Des biens de consommation commele fromage, la laine et le propre bétail, ont fait de l’élevage la principaleactivité économique de Menorca, durant des siècles.

Dès la fin du XIV Florence achetait une grande partie de la production de laineDès la fin du XIV, Florence achetait une grande partie de la production de lainede Minorque, pour sa grande qualité. Cette capacité exportatrice du produitde l’élevage, nous la trouvons déjà, à Minorque, à l’époque musulmane (s. X-XIII), et même à l’époque romaine, avec le même besoin de constructions enpierre sèche, pour donner abri au bétail.

D’un autre coté nous ne pouvonsppas ignorer une pratique millénairequi mène á la gestion rationnelledes unités productives agraires, àtra ers la s b di ision de la terretravers la sub-division de la terreavec des murs en pierre sèche, cequi permettra un control plusrigoureux du bétail et une meilleuregexploitation agricole de la terre.

UN PATRIMOINE UN PATRIMOINE EN DANGER

PAYSAGE DE PIERRE AU NORD DE CIUTADELLA

O t if t i iOn peut manifester ainsi, quele paysage rural de Minorqueenchaîne clairement avecune “culture de la pierre”, trèsune culture de la pierre , trèsprésente dans l’île à travers lemonde “talaïotique”.

Structure de “pont de bestiar” protégeant accés à grotte préhistorique

CULTURE TALAIOTIQUE PATRIMOINE DE L’HUMANITÉ ?

Talaïot de Curnia

L’existence de cet énormepatrimoine, accumulé le long depresque trois mil ans d’histoirepresque trois mil ans d histoire,exigera plus de protection pour cesoeuvres qui ont façonné lepaysage, tel que, comme le signalele professeur Raul Mata Olmo(UCM) :

«Le paysage est devenu un grand«Le paysage est devenu un granddocument d’histoire du territoire,qui peut être déchiffré et interprétédans l’acte de contemplation; ildevient ainsi patrimoine culturel, etobjet d’attention, non seulementdes politiques de conservation dela nature mais aussi et surtoutla nature, …, mais aussi, et surtout,des politiques culturelles etpatrimoniales».

Village préhistorique de Torre d’en Galmés

TRESOR DE ATREO, A MICENES (PELOPONESE), 1300 a.J.CCOUPOLE EN ENCORBELLEMENT DE 14 DE DIAMETRE A LA BASE COUPOLE EN ENCORBELLEMENT DE 14m DE DIAMETRE, A LA BASE,

ET 14.50M DE HAUTEUR.

CHAMBRE FUNERAIRE CHAMBRE FUNERAIRE DU ROI ATREO, A MICENES

NECROPOLE DE MICENES, GALERIE A CIEL OUVERT, PORTE D’ACCES, ET TUMULUS COUVRENT L’ENSEMBLECOUVRENT L’ENSEMBLE

THOLOS DE “EL ROMERAL”, ANTEQUERA, 3.000 ans a. J.C.Tumulus et galerie d’accès

CHAMBRE PRINCIPALE D’ENTERREMENT, COUPOLE EN ENCORBELLEMENT CONSTRUITE SELON LA TECHNIQUE COUPOLE EN ENCORBELLEMENT CONSTRUITE SELON LA TECHNIQUE

D’APPROXIMATION D’ASSISESA la base, elle a un diamètre de 5,20 m et de 2,20 m au sommet,

et une hauteur totale intérieure de 4 00 met une hauteur totale intérieure de 4,00 m.Simultanément aux assises on construit un tumulus de terre et pierre, qui atteint

une hauteur d’environ 10 mètres.

THOLOS DE LOS MILLARES, Almería, 3.000 ans a. J.C.Village et enceintes pour une population de 1500 habitants.

VILLAGE INCADANS LE DESERT D’ATACAMA, AU NORD DU CHILIAU NORD DU CHILI

“BARRACA” DE SON VELL “BINJA” À SIBENIK (CROACIA)

À “BARRACA” DE SON VELL (CIUTADELLA)

TECHNIQUE IDENTIQUE À CELLE DES BARRACAS MENORQUINES

“BARRACA” A BINIATRAM, CIUTADELLAElle garde grande similitude avec des barracas de Catalogne,Elle garde grande similitude avec des barracas de Catalogne,et probablement aussi du Maroc

SCHEMAS DES CONSTRUTIONS EN PIERRE SÈCHE, O QA MINORQUE

“PONT DE BESTIAR” À SON VELL

GROTTE PREHISTORIQUE A SON VELL, HABITATION?, REFUGE POUR BETAIL?À SON VELL

“BARRACA” A SON VELL. SUR LA COUPÔLE EN ENCORBELLEMENT, ON CONSTRUIT UN SECOND ÉTAGE POUR LE BERGER.

BARRAQUES ET “PONT DE SA CREU”, A SON SALOMÓ

DE L’INTERACTION ENTRE LA NATURE ET LA MAIN DE L’HOMME: ET LA MAIN DE L HOMME:

SURGIT LE PAYSAGE CULTUREL, A SON SALOMÓ

Foto: Bep Allés / El Iris

BARRACA DE SON SALOMO, dessin de Jaume Sastre Moll

CONSTRUITE PAR BARTOMEU CASTELL, EN 1857

SECTION D’UNE “BARRACA”, AVEC COUPOLE EN ENCORBELLEMENTREPRESENTATION SCHEMATIQUE DES POUSSEES

COUPOLE EN ENCORBELLEMENTAVEC DES ASSISES EN PIERRE SECHE

“BARRACA” DANS LA RONDE SUD DE CIUTADELLA RESTAURÉE PAR LES CIUTADELLA, RESTAURÉE PAR LES VOLONTAIRES DE GIBET, EN 2010.

schéma qui témoigne q gde la faiblesse structurelle de la voute encorbeillé, pendant le processus de constructionconstruction.

“PONT DE S’ALJUP”, effondré partiellement en 1992(construction de Bartomeu Castell de 1858)

DEPLACEMENT DE MOELLONS DANS LA VOUTE EN ENCORBELLEMENT, DU “PONT DE S’ALJUP”, A SON SALOMO

COMBIEN DE TEMPS SUPPORTERA CET EQUILIBRE SUPPORTERA CET EQUILIBRE INSTABLE? FAUT-IL SAUVER CE MONUMENT…, MÊME AVEC SES IMPERFECTIONS AVEC SES IMPERFECTIONS

STRUCTURELLES?NE SERAIT IL PAS PRÉFÉRABLE DE CONGELER “LA RUINE”?

DEPLACEMENT DE MOELLONS

DE CONGELER LA RUINE ?

DEPLACEMENT DE MOELLONS DANS LA VOUTE EN

ENCORBELLEMENT, DU “PONT DE S’ALJUP” A SON SALOMO DE S ALJUP , A SON SALOMO,

CE QUI A PROVOQUE LÉFONDREMENT PARTIEL

DE LA VOUTE DE LA VOUTE

“PONT DE SA CREU”, A SON SALOMÓ, CIUTADELLA, EFFONDREMENT PARTIEL EN 2011

PONT DE SA CREU, SON SALOMÓVoûte bâtie avec moellons en longueur.

Le mur nord ne supportera pas la poussée de la voûteLe mur nord ne supportera pas la poussée de la voûte

VOUTE QUI MENACE L’EFFONDREMENT DU RESTE DU BATIMENT

DEFORMATION DE LA VOUTE ENCORE DEBOUT

Le “PONT NOU” est le plus récent des 3 grands de Son Salomó. Renforts aux angles, “sardinell” en finition des murs pignons, et mystérieux moellon carré, font de ce bâtiment

un authentique chef d’oeuvre de la construction en “pierre sèche”.u au e que c e d oeu e de a co s uc o e p e e sèc e .

On ne connaît pas l’identité de l’auteur de ce chef d’oeuvre, A t tè Q ll li ti it il l ll é d f d t?Autre mystère: Quelle explication aurait il le moellon carré de sa façade est?

INTERIEUR DU “PONT NOU”, A SON SALOMÓ.LA COUVERTURE COMMENCE AVEC VOUTE EN ENCORBELLEMENT, POUR REDUIRE LA

LARGEUR A FRANCHIR, ET FINIT AVEC DEUX DALLES EN “V” INVERSÉ, SUIVANT LE SYSTEME TRADITIONNEL, A MINORQUE

MURS, BARRAQUES, PONTS,“CORRALS”, TOUT EN PIERRE SÈCHE, JUSQU’À LA MER, A SES TRUQUERÍES.

POUR FINIR NOUS REVENONS AU PAYSAGE DU NORD DE CIUTADELLA AVEC SES“BARRACAS” ET SES “PONTS DE BESTIAR”. MAIS AUSSI AVEC UNE BARRACA QUI ADONNÉ PIED A UNE LEGENDE “LA BARRACA DU COMTE” AVEC SA RAMPE PARDONNÉ PIED A UNE LEGENDE: “LA BARRACA DU COMTE”, AVEC SA RAMPE, PARLAQUELLE LE COMTE MONTAIT JUSQU’AU SOMMET, A CHEVAL. NE S’AGIRAIT’IL PASPLUTOT D’UNE INGENIEUSE INVENTION POUR FACILITER SA CONSTRUCTION?

ETAT ACTUEL DE LA “BARRACA D’ES COMTE”, CONSTRUITE EN 1794.SUIVRA T’ELLE LE MÊME SORT QUE LES PONTS DE SON SALOMO?SUIVRA T ELLE LE MÊME SORT QUE LES PONTS DE SON SALOMO?

Le travail d’observation que nous avons réalisé depuis quelques années, nous montrent que les voutes sont extrêmement solides, surtout celles réalisées en moellons taillés. Dans ce cas concret, le travail de restauration est parfaitement envisageable, d’autant plus que nous disposons de suffisamment documents pour restituer la peau échelonnée du monument.

Dessin de Jaume Sastre Moll

COUPOLE EN ENCORBELLEMENT DE LA “BARRACA D’ES COMTE”, A SES TRUQUERÍES, AUTHENTIQUE CHEF D’OEUVRE DE L’ARCHITECTURE POPULAIRE EN PIERRE SECHE

Ces caractéristiques, si présentes dans l’île, nous ont mené à solliciter auConsell Insulaire de Minorque qu’une partie de la zone de Tramontane de laConsell Insulaire de Minorque, qu’une partie de la zone de Tramontane de laCommune de Ciutadella soit déclarée Bien d’Intérêt Culturel. Les raisons sontévidentes, dans une zone où la conjonction du paysage naturel etl’intervention de l’homme, ont créé un paysage exceptionnel qui réunitp y g p qtoutes les particularités essentielles des Paysages Culturels. C'est-à-dire, là oùles éléments propres à la nature, et les constructions de caractèreethnologique, devront être l’objet d’une protection d’ensemble, face auxinterventions qui pourraient affecter leur perception cela même que lesinterventions qui pourraient affecter leur perception, cela même que lesprofesseurs de l’Université de Séville, Victor Fernández et Rocío Silva qualifientde Paysage Patrimonial.

CONCLUSIONS:

En tant que spécialiste des relations homme-faune, le professeur de l’UniversitéAutonome de Madrid, Arturo Morales, signale que, «la santé de notre biosphèredépend, en grande mesure, de la conservation intégrale de ce type de paysagesanthropiques, maintenant menacés par une industrialisation et un développementsans discernement, avec des buts lucratifs à très court terme ».

CONSTRUCTIONS EN PIERRE SECHE QUI PARTANT DE

CONSTRUCTIONS EN PIERRE SECHE QUI, PARTANT DE L’EPOQUE TALAIOTIQUE, MARQUENT LE PAYSAGE ET

L’HISTOIRE DE MENORCA

CONSTRUCTIONS EN PIERRE SECHE QUI, PARTANT DE L’EPOQUE TALAÏOTIQUE, MARQUENT LE PAYSAGE ET

L’HISTOIRE DE MENORCA

é ié é i à i iPlus récemment notre Société est compromise à apporter le soutient techniquenécessaire, pour entreprendre la reconstruction d’un des “Ponts” plusemblématiques de la zone nord de Ciutadella: concrètement le “Pont de saCreu”, partiellement effondré il y a 4 ansCreu , partiellement effondré il y a 4 ans.Ici on devrait ouvrir le débat quant aux types d’interventions possibles, car lesrépercussions sont différentes, en fonction des critères:

a) Restauration intégrale, c’est à dire avec la récupérer les voûtes à son étatd’origine.

b) Ou consolidation, et congélation de la “ruine”, dans le but de montrer leb) Ou consolidation, et congélation de la ruine , dans le but de montrer lesystème structurel adopté au moment de sa construction.

EPILOGUE

Ce sont des constructions simples, faites de pierre, matière qui abonde dans la zone de Tramontane. Leur édification se fait sans autre matériau auxiliaire que la propre pierre. Pierre avec pierre, pierre sèche qui configure le paysage, à travers des siècles d’histoire. Pierre sèche qui modèle le territoire pour l’adapter aux besoins de l’homme, jusqu’au point de le transformer en paysage culturel. Par ce que même le plus petit morceau de mur en pierre sèche répond à un besoin de l’homme dans sa plus petit morceau de mur en pierre sèche répond à un besoin de l’homme, dans sa lutte pour la vie. Et il en est ainsi des 70.000 kilomètres de murs en pierre sèche qui recoupent la surface de l’île. Et que dire de centaines de constructions en pierre sèche que l’homme a construit pour donner abri et protection au bétail, principale richesse de l’île durant des siècles.

Allons-nous renier maintenant notre histoire?

Les premières habitations de nos ancêtres n’étaient-elles pas construites en pierre sèche?

Aborder une réflexion sur ce genre de constructions n’est pas possible sans un débat sur la culture de la pierre. Parce qu’il existe une constante qui commence à l’époque pré-talaïotique, dont découlent les constructions auxquelles nous faisons allusion. Et parce que, tant les constructions talaïotiques, comme celles plus récentes auxquelles nous nous référons, ont modelé le territoire que la main de l’homme a converti en paysage patrimonialconverti en paysage patrimonial.

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Dessin de Jaume Sastre MollDessin de Jaume Sastre Moll