Lévi-Strauss e a análise estrutural do parentesco

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SOCIOLOOIE D'AUJOURD'HUI COLLECl'JON DIIlGÚ PAI. 08OROII BALANDIEll L'INTELLIGENCE DU SOCIAL LE PLURALlSME EXPLlCATIF EN SOCIOLOGIE JEAN·MICHEL BERTHELOT Pro/ene,., d ,. Univer$ltl de Toldolllt·u MlraU PRBSSBS UNIVBRSITAIRES DE FRANCE

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Trecho do livro "L'intelligence du social", de Jean-Michel Berthelot

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  • SOCIOLOOIE D'AUJOURD'HUI COLLECl'JON DIIlG PAI. 08OROII BALANDIEll

    L'INTELLIGENCE DU SOCIAL

    LE PLURALlSME EXPLlCATIF EN SOCIOLOGIE

    JEANMICHEL BERTHELOT Pro/ene,., d ,. Univer$ltl de Toldollltu MlraU

    PRBSSBS UNIVBRSITAIRES DE FRANCE

  • 50 L' inte/Jigence du social

    associ \ un constituant interne, dans le second a une condition exteme. CeUe relatioo entre a et b, oi! b dpeod d',bord de a el rentre ensute en conflit avec lu. entrainant a lerme une transformaton qualitative. une rvolutionnarisation. du proces vis correspond assez bien a ce que I'on peut entendre par la contradiction dialectique a & non a. Le scheme ici a l'ceuvre pourrait etre present ainsi :

    { (Fs ~t Fd)}

    ApB= M {

    (a & non a) } = & -+ B

    a

    ou a & non a explicite, dans les deux cas, la relation spcifique de dtermination dont rsulte B.

    Nous sornmes done bien en prsence d 'une fonne complexifie du scheme dialectique prsent plus hauI. On pourrait mame vouloir aller plus loin el ehereher a relQuver dans I'analyse de Marx les fameuses lois de la dialectique: interpntration des contraires, transformatioo de la quantit en qualit, double ngation. Nous ne le ferons pas, pour trois raisons:. la premiere esl que si elles constiluent un langage possible de traduction de l'analyse de Marx,. elles laissent par contre de cot la spcificit de I'approche analytique en termes de forme et de base rnatrielle. La seeonde est que le nOYau d'intelligibilit cornmun a ces propositions n' esl rieo d' autre que la conlradiclion dialectique a &. non a. La troisieme est que ce scheme a pu et peut nourrir des approches rcusant I'une ou I'autre de ces propositions.

    Levi-Strauss el l' analyse structurale de la parent

    Dans un texte d'abord publi en anglais en 1945, puis repris en fr~ais dans l'Anthropologie structurale', Lvi-Strauss prsente I'analyse Structurale en linguistique et en anthropologie . n inaugure ainsi un mouvement qui se caractrisera explicitement par ss rfrence a une mthode.

    Celle-ci esl celle de la phonologie que salue ainsi Lvi-Strauss : La phonologie De peut manquer de jouer vis-A-vis des seiences sociales, le meme rOle rnovateur que la physique nuclaire. par exemple. a, jou pour l' ensemble des sciences exactes (p. 39) .. La rvolution opre consiste en quatre

    8. PUls, Ed .. Plon, 1958. p. 37, a 62.

    Typologie des sehemes d' intel/igibilit 51

    points: passer des phnomenes linguistiques conscients, a leur infrastructure inconsciente; saisir non des tennes , m81S ~es relations ; passer d'une notion vague de systeme . El la m~se en vidence de la structure de systemes CODerets; produlre des Iois gnrales .

    Quel scheme d'intelligibilit est done ainsi promu?

  • L'inleJ/igence 'du social

    Or I'observation ainsi oriente rvele deux autres relations prendre en compte, entre mari et fernme et entre, frere et sc.eur. Aux nes Trobriand ou pere et fils sont dans une relation de complicit, et aneje et neveu dans une relation d' autorit, mari et femme vivent dans une atmosphere d'intimit tendre t alors qu'A I'inverse de svMes tabousfrappent les rapports entre freres et sreurs. Les Tcherkesses du Caucase presentent la Structure radicalement inverse de la prcdente: autorit entre le pere el le fils, tabou entre le Mari et la femme, familiarit entre l' ancle maternel et le neveu, intimit entre le frere et la sreur. La diffrence tient-elle au fait que les premiers sont matrilinaires et les seconds patrilinaires ? Non puisqu' on trouve une structure identique celle des Trobriandais (matrilinaires), chez les polyn-siens de Tonga (patrilinaires). Bien plus les associalions deux A deo>< entre relaliona peuvent 8tre inverses: chez les Siuai de BougainviJIe, les rappons sont amicaux et familiers entre .pere et fUs, et trere et same. tendus et rigides entre oneJe et neveu el Mari et femme.

    La conclusion de Levi-Strauss est double : a / On a affaire A des relations qui ne dpendent pas de tel

    ou tel mode de filialion et dont la caractristique essentielJe est de faire systeme.Cene situalion est schmalise dans le texte (p. 54) par un tahleau ou le + symbolise une relalion famiJiere et libre et le - une reJalion autoritaire ou rigide (voir p. suivante) :

    b / Nous voyons donc que I'avunculat, pour 8tre compris, doit 8tre Irait comme une relalion intrieurea un systi\me, et que c'est le systeme luim8me qui doit atre considr dans son ensemble, pour en apercevoir la -structure.Celte structure repose elle-meme sur quatre termes (frere, "",ur. pere, fils) unis .entre eux par deux couples d'oppositions cOrrlatives, el tels que. dans chacune des deux gnrations en cause, il existe toujoues une celation positive et une relation ngative. Qu'est-ce. maintenant que cette structure et qu' elle peut atre sa, raison ? La rponse est simple: celte structure est la Slructure de parent la plus simple qu'on puisse concevoie et qui puisse exister. e'est, a proprement parler I'lment de parent (p. 56).

    Cette conclusion est A deux niveaux: une celatian pour tre comprise doit aire ramene au systeme qui la gnere. La structure du systeme est une combinatoire de relations ,entre lments constitutif's du systeme.

    + 6= O,...' --' +"\.

    6

    Trobri8nd.~ matrilin.

    +

    Sluai.- matrilin.

    +

    Tcherkesses. patrilin.

    +

    Tonga.-palrllln.

    , 6=0

    +\ t:.

    +

    Lec KUlubu ... patrllin.

    En termes de scheme d'intelligibilit I'explicatioo du phoome-ne B se fait non pas en rfrenee a un facteur. extneur ou antrieur, qui serait sa cause (survivance du matn~rcat) ou sa base (le mode de filiarlon), mais p~ l~ mi~ en Vldence de sa

    t -' c'est-a-dire de relations slgmficatIves entre lments. struc ure, l' anal se matX.lenne Cette opration n' est pas sans rapport avec Y. I d s formes' 00 saisit lA galement des rapports mternes et e f~'t que la d;meosion diachronique I'emporte sur I'aspecpcti.n~:r;ni ue peut sembler secondaire. Qu' elle est done la s . I IC. ~ ~e a I'reuvre? Elle tient dans la nature de la relatlon retenu ~~urr:alyser une ~tructure: a la eontradiction diaJectique (a & non

  • 34 L' infelligence du social

    a), le scMme Structural substitue la disjonction : soit a, soit non a, que nous fonnahserons par a V nOn a Sir 11 est .us. de reprendre de ce point de ~ue l'analyse, et Lvi-

    auss y InVIte en fonnalisant les relations au mo d . + (familiarit, intimit) et - (autorit, rserve, ti~~~tte~S sIgnes (O;'~ La relation entre I'oncle et le neveu (OIN) est soit + pere et' l:o~l~ (i?;;)~/~: !~ ~eme maniere, la relation entre le

    2 ICes deux relations font syst'me de la < 'C la~on suivante:

    (1) (OIN)+ & (P/F)- V (OIN)- & (P/F)+ 3 10: trouve une sitUllion identique dans les relations entre

    man el pouse (M/E) et entre frere el S