La scène FinTech à...

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LascèneFinTechàMontréal. Éclosiond'unnouvelécosystèmedanslesservicesfinanciers

GaëlleCalvet

-G.Calvet,ChaireRBCenmanagementdesservicesfinanciers,ESG-UQAM,2017.2

RemerciementsCerapportestlerésultatd'uneétudepréliminaireeffectuéedanslecadred'unstagepost-doctoralenmanagement.Iln'auraitpasétérendupossiblesanslesoutiendesprofesseursLineRicardetJeanHarveydelaChaireRBCenmanagementdesservicesfinanciersdel'ESG-UQAMetenparticulierlacollaborationde laprofesseureMarie-PierreSpooner. La réalisationde labasededonnéesdoitégalementbeaucoupàlacontributiondeJanC.ArpetdeséquipesdeFormFinTech (District3) :ThankYou!Enfin,merciauxexpertsinterrogéslorsdecetteenquêtequiontbienvoulurépondreàmesquestionsetdontleregardanourrimesréflexions.

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SommaireIntroductionPREMIÈREPARTIE:MONTRÉAL,CAPITALERÉGIONALEDELAFINTECHAUQUÉBEC1.EVALUERLESHUBSFINTECH:QUELSCRITÈRESRETENIR?2.TORONTORESTELEHUBFINTECHN°1DUCANADADEUXIÈMEPARTIE:MONTRÉAL, PORTRAIT D'UN CENTRE FINTECH DE PLUS DE 60ENTREPRISES1.CRITÈRESETMÉTHODOLOGIED'ENQUÊTE2.ÉVOLUTIONDESENTREPRISESFINTECHDEPUIS19873.VUED'ENSEMBLE:QUEFONTCESENTREPRISESETQUISONT-ELLES?4.ANALYSEPARTYPED'ACTIVITÉTROISIÈMEPARTIE:L'ÉCOSYSTÈMEFINTECHÀMONTRÉAL:UNPOTENTIELENVOIEDECONSOLIDATION1.LES5ACTEURSCLEFS2.DESRELATIONSÀCONSTRUIREAVECLESBANQUESCONCLUSION:LESGRANDESTENDANCESANNEXESRessourcescomplémentairesListedes60entreprisesFinTechétudiéespartyped'activitéListealphabétiquedes60entreprisesFinTechétudiées


INTRODUCTION Larévolutiondestechnologiesfinancières(FinTech)estenmarcheetMontréalaunrôleàjouerauniveaunationalcommeinternationaldanslacréationetledéveloppementdecesnouveauxservices. En février 2017, la firme de conseil EY publiait un rapport surl'écosystèmeFinTechàMontréalprésentantlesatoutsdelavilleainsiquelespistespouraccélérerledéveloppementdecettenouvelleindustrie(EY,2017). Ce rapport s'inscrit dans un mouvement global d'analyse duphénomèneFinTechparlesplusgrandscabinetsdeconsultance,maisaussipar les institutions internationalescomme leForumÉconomiqueMondialdeDavosetlesassociationsdebanquiersnationales(ABA,CBA). Cebesoindecomprendreunphénomènenouveaus'expliqueaussienraisondesonfortpotentieldedéveloppementetdesapartcroissantedans les investissements. Ainsi, au Canada, entre octobre 2014 etseptembre2015715millionsdeCA$ontétéinvestisdansdesentreprisesFinTech(EY,2017)etlesexpertsestimentquelemarchémondialpourraitreprésenter350billionsUS$d'ici2025(Nejad,2016).

MontréalcompteunesoixantainedefirmesFinTech.

Onlevoitsurceschéma,lesFinTech, technologies financières,s'appliquent à beaucoup dedomainesdifférents.Laperspectiveretenueiciestcelledesentreprises.ParFinTech,nousentendonstoutesles entreprises développant desproduits ou des services financiersinnovantsàl'aidedelatechnologiefinancière, qu'il s'agisse de start-ups ou de moyennes entreprises.Ces firmes sont de nouveauxacteursqui viennent challenger lesbanquestraditionnelles.

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Cesentreprisesnefonctionnentpasdefaçonisolée:ellessontfortementinscritesdans lepaysageéconomiqueetculturelde laville.C'est l'undesparadoxes majeurs de l'évolution actuelle de la mondialisation. Ladigitalisation et la dématérialisation des services financiers donnentl'impressionquelesactivitésd'affairesn'existentquesurécraninterposé.Les FinTech renforcent cette illusion, car leurs services ont vocation às'exporterpardelàlesfrontièresetàêtreutilisablesentoutlieuetentouttempsparuntrèsgrandnombred'utilisateurs. Cependant, la dématérialisation des services ne doit pas faireoublierque lesopérateurs s'ancrent,eux,dansun territoireprécis.Uneentreprisenaissanteressentencoreplusfortementcettenécessitéqu'unemultinationale. L'industrieFinTechestrécente,elleaprissonessoraprèslacrisede2008. Lamajeurepartiedes firmes sontdoncencoredes start-upsayantbesoind'investisseurs,d'incubateurs,detechnologiesetdemain-d'oeuvrehautementqualifiée. Montréal voit actuellement se développer cet écosystème autourdes FinTech. Les acteurs intéressés par les nouvelles technologiesfinancières forment en effet un ensemble dynamique de firmes etd'institutions qui interagissent entre eux et avec le milieu (populationactive, culture) dans lequel ils vivent. La situation de la ville n'est pasunique : lemême phénomène s'observe à Toronto, San Francisco, HongKong,LondresetParis.Lacapacitédecollaborerauseindecetteindustrienaissanteseral'unedesclefsdesuccèsdesvillesetdeleursentreprises

danslesannéesàvenir.L'objectif de cette recherche est double.Àpartir d'unétatdes lieux surl'éclosion de l'écosystème FinTech àMontréal, nous voudrions offrir desperspectivesdedéveloppementetdepartenariatauxgensd'affaires,maisaussidespistesde recherchepour lesuniversitairesqui s'intéressentauxservicesfinanciers.Pouryparvenir,laméthodologiedecetteenquêtes'estbasée sur la littérature professionnelle et académique ainsi que sur unesérie d'entretiens menés avec neuf experts en finance et en innovationmontréalais.Il s'agit encore d'une recherche en cours dont le présent papier neprésentequ'unpointd'étape.


PREMIÈREPARTIE:MONTRÉAL, CAPITALE RÉGIONALE DE LAFINTECHAUQUÉBEC1.EVALUERLESHUBSFINTECH:QUELSCRITÈRESRETENIR? Pourcomprendre l'originalitéde lascèneFinTechàMontréal,unerapide mise en perspective s'impose. En effet, dans une économiemondialisée et dématérialisée, les innovateurs en FinTech devront faireface à des compétiteurs internationaux. Cependant la puissance et lasolidité de leurmodèle d'affaires prennent racine dans unmaillage localcomplexe liant ressources technologiques, expertise financière, main-d'oeuvre hautement qualifiée, forte présence de hubs FinTech(investisseur, incubateur et accélérateur), réglementation favorable,engagementdesdécideurspublicsenfaveurdel'innovationetmarchéendemande. Analyser les performances et le potentiel des firmes FinTechmontréalaises nécessite donc de prendre en considération leurécosystème, mais également de le comparer à celui des autres hubsmondiaux. Des stratégies et des dynamiques locales d'aujourd'huidépendrontenpartielesuccèsinternationaldelaFinTechmontréalaisededemain(Simon,2013). L'importancedel'ancragelocaletdel'insertiondesfirmesFinTechdansleurmacro-environnementestunenjeudecompétitivitéreconnuparles chercheurs comme par les professionnels (Barberis, 2016). Chaqueannée, différentes institutions publient un classement des hubs FinTech.Ces classements sont basés sur une analyse multicritère des ressourcesoffertes par l'environnement local aux nouvelles firmes financières. Enfonctiondescritèresprivilégiés,leclassementpeutdoncfortementvarier.Envoicideuxexemplesrécentsetdiscordants:

• LacartepubliéeparEYdanssonrapportAcceleratingdevelopmentin Montréal’s FinTech ecosystemen (février 2017) privilégie ladimension économique en proposant une mise en perspective

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mondiale des hubs en technologie financière en fonction desmontants des investissements réalisés dans ce secteur. Ceclassement fait apparaître San Francisco, New York et Londrescomme les centres leaders en FinTech et place le Canada en 4eposition,avecunmontantd'investissementcomparableenéchelleàceluiduRoyaume-Uni.

Source:EY,AcceleratingdevelopmentinMontréal'sFinTechecosystem,2017.

• Un autre classement, celui de Thomson Reuters publié en avril2017, se fonde lui sur les travaux de deux chercheurs suisses del'Université de Lucerne. À partir d'une analyse PEST du macro-environnement externe des entreprises FinTech, les deuxchercheurs ont développé 68 indicateurs qu'ils ont ensuiteregroupésdansles4grandescatégoriesdumodèlePEST:Politique,Economique, Social, Technologique. Ils ont ainsi classé les hubsFinTech de 27 villes mondiales. Montréal n'y figure pas, maisToronto se place en 4e position, mais cette fois devant Londres,NewYorketSanFrancisco.

Source:AnkenbrandT.etBieriD.,IFZGlobalFinTechRanking,UniversitédeLucerne,2017. D'autresclassementssonttrèsobservés,commeceluide laGlobalFinTechHubsFederation (encollaborationavecDeloitte)paruégalementenavril2017.Cetteanalyseestplusunprofilagedesvillesqu'unvéritable

1.California:C$3.6B2.NewYork:C$2.2B3.UnitedKingdom:C$844M4.Canada:C$715M5.Germany:C$625M6.Australia:C$319M7.HongKong:C$74M8.Singapore:C$70M

1.Singapour2.Zurich3.Genève4.Toronto5.HongKong6.Amsterdam7.Londres8.NewYork9.Stockholm10.SanFrancisco


classement. Elle est fondée sur 6 critères(soutien du gouvernement,culture de l'innovation, proximité d'experts, proximité avec les clients,présencedestart-upsétrangères)etapourobjectifdemettreenlumièrel'éclosiondenouveauxhubsFinTechàtraverslemonde,commepourcetteannéeLisbonne,JakartaouSaoPaulo(pourn'enciterquequelques-uns). Lesclassementsontbeaucoupévoluédepuiscesdernièresannées:le seul critère économiquen'est plus suffisant pour rendre comptede lanaissanced'unécosystème.C'estaujourd'hui l'implicationdesrégulateursetdespolitiquesquiestlavariablelaplusobservée.Quelquesprécautionss'imposentquantàl'exploitationdecesclassements,notammentpourdesraisonsméthodologiques.L'analyseenestcomplexe,carlescritèressontmultiplesetvarientfortementenfonctiondesobjectifsdu commanditaire modifiant donc la subjectivité et la portée duclassement. Par ailleurs, les échelles territoriales des différentsclassements ne sont pas comparables entre elles (villes, régions et payssontparfoismissurunmêmeplan).

2.TORONTORESTELEHUBFINTECHN°1DUCANADA Au Canada, la dynamique est impulsée par Toronto qui a laréputationd'êtrel'unedesplacesfinancièreslesplusstablesdelaplanète(EY,2017).DeuxhubsmajeursMaRSetNevertheless luiassurentunbonrayonnement.Lavillebénéficiedesonstatutdecapitaleéconomique,delaprésence d'universités renommées et de son vaste bassin de main-d'oeuvre. Cependant Toronto connaît deux freins majeurs audéveloppement de ses start-ups : le coût élevé de l'immobilier et dessalaires.Vancouverde son côtéestmoinsbiendotéen termede talentspuisque la ville n'abrite le siège d'aucune des grandes institutionsfinancièrescanadiennes. Les relations entre les trois centres FinTech canadiens ne doiventpasforcémentêtreluesentermedecompétition,maisplutôtentermededifférenciation. Les liens existant entre ces trois écosystèmes sontnombreux et des ponts tendus entre les acteurs : ainsi deux fonds

Un certain nombre de traits communs se dégagent de ces différentsclassements : Londres, San Francisco, New York, Singapour etl'Allemagne sont fréquemment cités parmi les cinq principaux centresFinTechmondiaux.LeCanadaestreprésentéparTorontoquiestclasséparmi les 20 premiers hubs mondiaux en terme d'importance,d'innovation et d'attractivité des capitaux. Ni Montréal ni Vancouvern'apparaissentdanslesgrandsclassementsinternationaux.

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montréalais,InoviaetFCP,investissentdansdesstart-upsdeVancouveretdeToronto.Parmi les60 firmesFinTechprésentesàMontréal,2ont leursiègeàVancouveret2àToronto.Quantàl'attractivitédeTorontosurlesinnovateurs montréalais, elle est freinée par les coûts et à notreconnaissanceuneseulestart-upachoisidequitterMontréalpourinstallersonsiègeàToronto.

Montréal est une capitale régionale de la FinTech. Elle n'occupe pasencore de place dans les grands classements internationaux. Sonécosystèmedoitencore sedévelopper, se structureret sedifférencierpar des actions et des politiques communes pour devenir un hubFinTechreconnuàl'international.SapositionparrapportàTorontoouVancouver ne doit pas être lue en terme de rivalité, mais dedifférenciation : c'est l'originalitéet l'expertise duhubmontréalaisquiluidonneradelacrédibilité.

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DEUXIÈMEPARTIE:MONTRÉAL, PORTRAIT D'UN CENTREFINTECHDEPLUSDE60ENTREPRISES Voyons maintenant plus en détail la scène FinTech montréalaise.Dans le cadre de cette recherche, nous avons listé 60 firmes offrant desservices ou des produits en technologie financière (la liste est incluse enannexe).1.CRITÈRESETMÉTHODOLOGIED'ENQUÊTE La liste ne garantit pas d'être exhaustive puisque de nombreusesentreprises sont des start-ups encore peu connues, mais elle a étéconsolidée avec les recherches menées par l'équipe de FormFinTech àDistrict 3 et offre un échantillon représentatif de la scène FinTech àMontréal. Les banques traditionnelles bien établies, comme la BNC, laCaisseDesjardinsoulaRBC,ontétéécartées,carnotreétudeportesurlesnouveauxentrantsdanslesservicesfinanciers.

Parmi les 60 firmes listées, il faut préciserquenousavonsprisencompte:2entreprisesfrançaisesdont lesiègeestàParis-EfrontetFinDynamics1 entreprise de Vancouver qui vientd'installerdesbureauxàMontréal-Lendful1 entreprise de San Francisco qui aconservédesbureauxàMontréalaprèssondéménagement-Blockstream

2 firmes de Toronto, mais qui sont très présentes à Montréal aussi -EverpayquiaquittéMontréalpourTorontoetPaymentRails.3entreprisesdeQuébecCity-KronosFinance,MomenteoetBudgeto.

Critèresd'inclusiondesentreprises:

§ êtreuneentreprise(start-upouPME)

§ offrirdesservicesoudesproduitsinnovantsdanslesecteurdesFinTech

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Autotal,52entreprisessontnativesdeMontréaletont

leursiègesocialici. Notreétudeprésenteuncertainnombredelimitesetdebiais:les60 entreprises recensées sont un échantillon représentatif de la scèneFinTech,maisneprésententpasuntableaucompletdelasituation. Travaillant sur des start-ups, les informations sur leur modèled'affaires, leur cible, voire leur nom, peuvent varier très rapidement.Ensuite,notreobjectifdedépartquiconsistaitàtravaillersur l'innovationdans les services financiers chez les nouveaux entrants a pu influer surnotre choix d'échantillonnage (ainsi certaines firmes de gestion d'actifsn'ont pas été étudiées, car présentant peu d'intérêt pour une rechercheaccès sur l'innovation de rupture). Enfin, la lecture du rapport d'EY,Acceleratingdevelopment inMontréal's FinTechecosystem, aorienténospremièreshypothèsesderecherche. Pourcorrigercesdifférentsbiais,notreenquêtes'estbaséesurtroissources d'information différentes: l'analyse de la base de données(alimentéepar les sites internet des firmes et les informations publiquesdisponibles en ligne), la lecture d'articles récents de la presseprofessionnelle,uneséried'entrevuesavecdifférentsacteursde la scèneFinTechàMontréal.2.ÉVOLUTIONDESENTREPRISESFINTECHDEPUIS1987Les 60 firmes innovant dans le domaine des technologies financières àMontréal présentent des profils très variés. La plus ancienne (Croesus) aétéfondéeen1987.Lesdernièresnéessontapparuesen2016.

Graph."NombredefirmesFinTechcrééesàMontréaldepuis1987"

§ 42 firmes sont des start-ups - 2 à 5employés-moinsde6ansd'existence.

§ 12 firmes sont enphased'expansion -10à50employés.

§ 4 firmes ont plus de 50 employés auQuébec: Lightspeed, PivotalPayments,Croesus,ThinkingCapital


La taille de l'entreprise et sa masse salariale ne sont pas corrélées àl'ancienneté. Les campagnes de financement réussies, comme cellesd'Impak FinanceoudeMylo, permettent d'engagerdenombreux talentspour propulser l'entreprise. Cependant, les firmes les plus anciennes :Croesus, Lightspeed, Kronos Finance, PivotalPayments, sont aussi cellesaveclaplusimportantemassesalariale.Uneanalysediachroniquedesmodèlesd'affairesmontreégalementquelesecteur B2B a été le premier investi par les innovateurs en technologiefinancière.Cetteévolutionesttrèsnettesurlegraphique:Graph."Nombred'entreprisesFinTechcrééesparsecteurentre1987et2016dansla

régiondeMontréal"

Jusqu'en2012,lesegmentB2Cétaitenretardpuisils'estrattrapépar la suite. Les premières entreprises FinTech de Montréal se sontdéveloppéesenproposantdessolutionsdegestiondepatrimoinepourlesprofessionnels (Croesus, Inovestor,KronosFinanceetSofttarget).Puis lesoffresdeservicessesontpeuàpeudiversifiées. 3.VUED'ENSEMBLE:QUEFONTCESENTREPRISESETQUISONT-ELLES?

CesentreprisessontmajoritairementorientéesB2B.

§ 54%d'entreellesproposentleursservicesàd'autresentreprises,§ 36%s'adressentauxconsommateursindividuels,§ 10%proposentdesservicesenB2BetB2C.

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Latypologiedesservices financiersest trèsvaste (Hatzakis,2010 ;Nejad,2016). Ces entreprises peuvent proposer des solutions de paiementmobile, du crédit, des plates-formes de conseil et d'investissement, desapplicationspourtransférerdesfondsàl'internationalentempsréel...etc.Nous avons choisi de reprendre la taxonomie établie par le Foruméconomiquemondialen2015afindeclassercesentreprisesenfonctiondeleurs activités (WEF, 2015). Cette catégorisation reprend les six fonctionscoeurétabliesàDavospourlesservicesfinanciersinnovants:

Source:WorldEconomicForum,TheFutureofFinancialServices,2015.LesentreprisesinnovantenFinTechàMontréalserépartissentpartype

d'activitédelafaçonsuivante:1. Paiements 23entreprises(38%)2. Gestiondesinvestissements 16entreprises(27%)3. Levéedefonds 8entreprises(13%)4. Dépôtetprêt 6entreprises(10%)5. Assurance 4entreprises(7%)6. Informationsboursières 3entreprises(5%)


3.ANALYSEPARTYPED'ACTIVITÉ PaiementsLesservicesdepaiementetdegestiondesactifs sont lesdeuxdomainesles plus importants. Cette situation est comparable à celle des autresplaces FinTech dans le monde. Les solutions de paiement sontmajoritairement offertes aux petites et moyennes entreprises, venantrépondre à un besoin urgent que ne couvraient pas les banquestraditionnelles.18entreprisessontspécialiséesdanscesecteur:BillifyoffredesoutilspourfaciliterlacomptabilitédesPME,Kiwiliproposeun logiciel comptable de facturation, Payment Rails facilite les transfertsd'argent à l'international pour régler des factures, Everpay permet auxcommerçantsd'accepterplusfacilementlespaiements.Danscesecteursetrouve laplus célèbredes firmesFinTechmontréalaises,et cellequi à cejouralemieuxréussi:Lightspeed.

Mais les solutions depaiement sont aussi le premier des services offertsauxparticuliers.8entreprisestravaillentdanscedomaine:Instacoin a commencé à installer des distributeurs ATM de bitcoin dansMontréal, Mobeewave propose une solution de paiement mobile sanscontact, Shakepay offre une application pour payer ses achats avec desbitcoin, Squares Union facilite les transferts d'argent vers l'étranger,Whopaid.it et Sharewallet proposent des solutions pour suivre lesdépensesd'ungroupe.

Fondée en 2005, Lightspeedcompte aujourd'hui plus de 540employésdanslemonde(dont200au Québec). Surnommée "lapremière licorne québécoise",l'entreprise propose des servicesdepaiementetdegestionpourlesPME.

Fondée en 2011, Mobeewavepropose une solution de paiementmobilesanscontact.Aprèsunelevéede fonds de 7M$, la start-up a faitses premiers pas à C2 Montréal enéquipant l'événement pour faciliterlesachatsdesparticipantssurplace.

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Le secteur des paiements est celui qui se développe le plus à l'heureactuelle.Surles23entreprisesrecenséesdanscettebranched'activité,14ontétécrééesdansles3dernièresannées.Plusd'untiersdesstart-upsFinTechlancéesàMontréaldepuis2013sesontspécialiséesdanslessolutionsde

paiement. GestiondesinvestissementsLa gestion des investissements regroupe un champ très large d'activités,allantdelagestiond'actifspourdesentreprisesauconseilautomatiséenfinance personnelle pour tout un chacun. 16 firmes proposent leursservicesetleursproduitsdanscesecteur,àpartségalesentreB2BetB2C:Tournées vers le consommateur, des start-ups commeDetego, Perfiqt etWealthica offrent du conseil en gestion des finances personnelles,HardBacon veut permettre à chacun d'investir en bourse et encouragel'éducationàlalittéraciefinancière.C'est dans ce secteur que l'on trouve le plus de PME matures, commeCroesus,Softarget,KronosFinance,etInovestorquitoutesétécréésavant2000. Ces firmes se caractérisent également par leurs clients : lesentreprises,mêmesileursoffresd'outilsetdesolutionsdegestiond'actifssonttrèsdifférentes.

Les4plusanciennesfirmesFinTechdeMontréalsontspécialiséesengestiondepatrimoinepourlesprofessionnels.

Hardbacon a pour mission depermettre à tous d'investir enbourse. Lancée en 2016, lastart-upalevé67880$enmars2017 via la plateforme decrowdfunding Ulule. Sonprojet: développer des coursd'investissement pour lesQuébécois.

Croesus est l'une des plusanciennes firmes entechnologie financière deMontréal. Elle propose dessolutionsdegestiond'actifsàprès de 10 000 clientsinstitutionnels.


LevéedefondsLes8entreprisesspécialiséesdansleslevéesdefondssecaractérisentparleur technologie et leur philosophie : l'utilisationdeplate-forme internetpourmettreenlieninvestisseursetdemandeurs.Cetypedeservicess'estdéveloppédepuis 2011 avec le succès des grands sites de crowdfunding,comme le français Ulule qui s'est implanté au Québec en 2015. LaparticularitédefirmescommeFundica,GoTrooouSeedlifyestdemettreen lien de façon intelligente les bons investisseurs avec les bons projets.Cesentreprisesvisentpluslaqualitédespartenariatsétablissurleurplate-formeque la quantité d'investisseurs rassemblés (crowdfunding vs smartfunding). Par ailleurs, deux firmes se sont spécialiséesdans les levéesdefondsenlienavecdesprojetsimmobiliers:RealstarteretEcopromise.

Dépôtetprêt6 entreprises se sont spécialisées dans cette branched'activité. Les deuxplus anciennes, fondées en 2006 et 2008, Thinking Capital et Evolocityproposent des prêts facilités pour les PME. Une start-up toute récente,FerstDigital s'intéresse également aux besoins bancaires des PME. Aucunentrepreneurmontréalais ne s'est lancédans les prêts entre particuliers,sur le modèle des firmes à succès comme Lending Club et Prosper auxÉtats-Unis.Seule,Lendful,unejeunepoussedeVancouverproposecetypede services et a installé des bureaux àMontréal. Cependant une rapiderecherche sur Internet témoigne que le nombre de sites proposant desprêts entre particuliers pullule. Dans ce secteur très compétitif,LoansCanada,unestart-upbaséeàToronto,opèreégalementauQuébecsous sa filiale PrêtQuébec. Elle n'est pas la seule et une autre rechercheplusapprofondiepermettraitdevoirsicertainesentreprisesdeprêtentreparticulierscommeLoan&Go(ouInstantPrêt)sontdesfilialesoudesfirmesindépendantesimplantéesauQuébec.

Fondée en 2011, Fundica est uneplateforme de financement pour lesentreprises.Elle apparie les entrepreneurs, lesinvestisseursprivésetpublicsainsiquelesconseillersgrâceàunetechnologieunique.

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Parmilesdifférentesentreprisesdecesecteur,ImpakFinancesedistingueparsonambition:devenirunebanqueàpartentière.

AssuranceLarévolutiondigitaledanslemondedel'assurancen'estpasaussiavancéeque dans celui de la finance, pourtant, selon le rapport du Foruméconomiquemondial(WEF,2015),c'estdanscesecteurqu'aurontlieulesruptures lesplus importantes.Afinde compléter la taxonomie choisie, lesecteur des services en sécurité financière a été ajouté aux servicesd'assurance,bienquelesdeuxdomainessoientassezdistincts.Lesecteurde l'InsurTech, les technologies de l'assurance, est très récent. Les 4entreprises recenséesàMontréal sont toutesdes start-upsayantauplustroisansd'existence.Deuxfirmessontreprésentativesdesinnovationsderupture que peuvent apporter les nouvelles technologies : Realmindrs'inscrit dans la mouvance de l'économie collaborative et des réseauxsociauxpourprévenirlesdégâtsdeseaux,Ubiosproposedessolutionsdedomotique pour rendre la maison intelligente et prévenir également lesdégâtsdeseaux.DeuxautresentreprisesenInsurTech,BaselineTelematicsetIMetrikn'ontpaspuêtreprisesencomptedansl'étude,maisproposentdessolutionsinnovantespourl'assuranceauto.Coveraproposeàlafaçond'unsitedecourtagedemagasinerlescontratsd'assurancepourleclient,et enfin Just Insuring offre un service de formation par le jeu pour lesjeunescourtiersenassurance.

Lancéeen2016,lastart-upImpakFinanceapourprojetdefonderunenouvellebanqueauCanadaspécialiséedansl'investissementd'impact.

La start-up Just Insuring a remporté l'édition2016du Coopérathon Desjardins avec son projet deformationetd'améliorationcontinuedescourtiersen assurance par le jeu. Mais les fondateursaimeraientallerplusloinencoreenproposantuneapplication pour aider le consommateur à choisirsonassurancesousformede"seriousgame".


Informationsboursières

Les investissements et la spéculation boursière ont déjà connu desrévolutions technologiques avec l'arrivée des ordinateurs, de lamondialisation et de l'Internet. À l'heure des FinTech, deux grandestendances se dégagent : l'amélioration des machines (avec l'intelligenceartificielle et l'analyse automatisée du Big Data), la mise en place denouvelles plates-formes d'échange et de collecte de l'informationboursière. Montréal accueille 3 start-ups dans ce domaine: AmboTechnology développe des logiciels utilisant l'intelligence artificielle pourinvestir dans les cryptomonnaies (monnaie virtuelle comme le bitcoin),Ticksmithoffredessolutionspourlacollecteetl'analysedesinformationsboursières,Traderificproposedesconseilsboursiersautomatisés

Le profil FinTech de Montréal est celui d'un hub très jeune etdynamique:surles60firmesdenotreétude,63%ontétécrééesentre2013 et 2016. On observe également que le nombre de créationsd'entreprises FinTech est en accélération constante depuis 2008. Sicertainshubsmondiaux,commelaCalifornieouLondres,ontuntempsd'avance, avec de nombreuses start-ups lancées entre 2005 et 2012,Montréal suit, à son échelle, l'évolution de ses devanceurs avec uncertain décalage qui pourrait être compensé par le dynamisme qu'onobserveaujourd'hui.CesentreprisessontmajoritairementorientéessurlesecteurB2BetenparticulierleserviceauxPME.LesoffresenB2Cn'apparaissentqu'après2008etlacriseéconomiquemondiale.Parmilessixgrandescatégoriesdeservices, lessolutionsdepaiementet lagestiondepatrimoinesontles deux plus importantes, avec 65% des firmes spécialisées dans cesdeuxdomaines.Cetteproportionestcomparableàlasituationd'autreshubsmondiaux.Actuellement, le paiement est le secteur qui se développe le plusrapidement. Plus d'un tiers des start-ups créées depuis 2013 sontspécialiséesdanslessolutionsdepaiement.Cetengouements'expliquepar lesannoncesdesgrandesplateformes technologiques :ApplePay,AndroïdPay,SamsungPayetautres.Cestroisdernièresannéesontétéégalement les plus prolifiques en terme de diversité des servicesproposés.Entre2013et2016,l'InsurTech,lesplates-formesdelevéedefondsetlessolutionsdeprêtssontapparuessurlascènemontréalaise.Etlacuvéedestart-upsFinTech2017nenousestpasencoreconnue.

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Ticksmithaétélancéeen2012.Lafirme a construit une plateformepour gérer une trèsgrandemassed'informations boursières avec depuissants outils d'indexation et dedistribution.

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TROISIÈMEPARTIE:L'ÉCOSYSTÈMEFINTECHÀMONTRÉAL :UNPOTENTIELENVOIEDECONSOLIDATION Les entreprises en technologie financières s'insèrent dans unécosystème plus large qui correspond à la fois aumacro-environnementéconomique de Montréal et à l'écosystème financier du Québec et duCanada. Pour une lecture détaillée des différents critères, on aura toutintérêt à se reporter au rapportAccelerating development inMontréal'sFinTechecosystem(EY,2017).Àl'heureactuelle,l'écosystèmeFinTechdeMontréalest

encorenaissant,maislesprincipauxacteurssontprésentsetsestructurent.

1.LES5ACTEURSCLEFS

§ POLITIQUE Aujourd'hui il n'existe pas au Canada de régulation propre auxFinTech,mais les instances de régulation ontmis en place les conditionspours'adapter.Au niveau provincial, l'Autorité desMarchés Financiers (AMF) a créé ungroupe de travail qui doit analyser le développement des FinTech etmesurer leur incidence sur lemonde des affaires et les consommateurs.L'objectifestdepouvoirensuiteproposeruneréglementationadéquate.Au niveau fédéral, depuis février 2017, un environnement de test (bac àsableou "sandboxenvironment") a été lancé, auquel l'AMFparticipe. Ce


projet vise à tester les nouveaux modèles d'affaires développés par lesentreprises en FinTech tout en protégeant les investisseurs et lesconsommateurs. Le principe du bac à sable réglementaire estd'expérimenter de façon fermée et sur un temps limité de nouveauxmodèlesd'affairesen lesexemptantdesnormeshabituelles.Cettephasede test permet d'encourager les entreprises à innover dans le secteurfinancier sans être limitées par les réglementations en vigueur. C'est unpuissantlevierd'idéationetdedéveloppement.Parailleurs,laprovinceduQuébecestl'unedesrégionsaumondeoffrantle meilleur soutien à l'innovation (crédit d'impôts et programmesd'encouragement, comme QuébecInnov). Enfin, au niveau international,des accords comme l'AECG entre le Canada et l'Union européenne sontégalementfavorablesaudéveloppementetàl'exportationdesentreprisesFinTechquébécoises.

§ TALENTS Montréaloffreunbassindetalentscompletspourdesentreprisesen FinTech. Plusieurs écoles et universités de renom proposent desformations en IT (information et technologie), programmation, finance,design/innovationetmanagement.Concordia,McGill,HEC,l'UniversitédeMontréal, l'UQAM et l'ETS forment la main d'oeuvre de demain.L'entrepreunariat est fortement encouragé par ces institutions quiaccueillent ou soutiennent de nombreux défis d'initiatives (concoursd'idéation,Hackaton,designsprint).La présence des sièges sociaux de trois banques canadiennes (BanqueNationale, Caisse Desjardins et Banque Laurentienne), d'une bourse deproduitsdérivés(TMX)ainsiquedesinvestisseursinstitutionnelscommelaCaisse de Dépot et Placement du Québec (CDPQ) et Investissement PSPrenforcentégalementl'attractivitédelavillepourlesprofilsfinanciers.Enfin,Montréal accueille chaqueannéeenviron30000 immigrants, dont55% sont diplômés du supérieur. Ils apportent ainsi à la ville descompétencesetdesqualificationsquienrichissentl'environnementlocal.Desexpertsderenomméemondialesontégalement installésàMontréal,notammentdansledomainedel'intelligenceartificielle(Ivado,ElementAIetleprofesseurYoshuaBengio)etdel'analyseduBigData(CRIM).

§ CAPITAL Les investisseurs, les incubateurs et les accélérateurs pour lelancement des start-ups existent à Montréal (Inovia Capital, TeralysCapital, Innocité MTL, District 3). Le fonds Ferst Capital Partners est lepremier à s'être spécialisé dans les FinTech, mais d'autres comme M2SCapitalontouvertdesportefeuillesFinTech.Plusieurs centres jouent le rôle de hub FinTech et font la promotion desindustriesnaissantes:BitcoinEmbassypromeutl'utilisationdesmonnaies

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digitalesetdestechnologiesfinancières,FinanceMontréalorganisedepuis2013 leForumFinTechCanadaqui a réuni1200personnesen2016 (l'undesplusgrosévènementsdanslesecteurFinTech),FinFusionorganisedesévènementspourlacommunautéFinTechdeMontréal,etenfinDistrict3etenparticuliersonantenneFormFinTechviennentcompléterlesservicesexistant en catalysant les efforts pour réunir étudiants, chercheurs etentrepreneurs. Enmai 2017 a eu lieu le premier FinTech Formathon, unconcours d'idéation et une expérience d'apprentissage en technologiefinancière destiné aux étudiants: sur les 18 équipes, 5 ont été retenuespourdévelopperleurprojetdansunincubateur.

§ TECHNOLOGIE Montréal jouitd'uneréputationmondialedansdeuxsecteursclefspour les FinTech, l'intelligence artificielle et le Big Data. La présenced'industries technologiques spécialisées soit dans l'aérospatiale (commeBombardier et CAE), soit dans les TI comme CGI ou encore dans lesdivertissements(Ubisoft)renforceégalementlesbesoinsenmain-d'oeuvrequalifiéeetenpartenariatd'affaires.

§ MARCHÉ Pour les entreprises en FinTech de Montréal, il convient dedistinguer trois marchés différents. Le marché canadien en B2B et B2C,puis lemarché international (principalement États-Unis et francophonie).LamaturitédumarchéB2BestplusavancéequecelleduB2C.Lesfirmespionnières ont d'abord développé des services et des produits pour lesPME. En B2C, le taux d'adoption des technologies financières par lesCanadiens est encore bas, autour de 8,2%, comparé à d'autres paysdéveloppés comme le Royaume-Uni où il est de 14,3% (EY, 2017). Lemarchéquébécoisestnaissantetlapremièrevagued'adopteursprécocesestentraindetesterlesservicesB2Cqu'enversionbêta.Lastart-upMyloparexemplecompteaujourd'hui11000utilisateursenlisted'attentepourutiliserlaversiontest.Parailleurs, lemarchécanadienreste limitéet les firmesFinTechdoiventpenserdèsledépartàleurfutureexpansionàl'international.Sil'ouverturevers le marché américain est une évidence, les start-ups montréalaises(commeUnionSquaresparexemplequis'estspécialiséedanslestransfertsd'argentenAfrique)pourrontégalementprofiterdel'avantagelinguistiquepours'exporterdanslaFrancophonie.


2.DESRELATIONSÀCONSTRUIREAVECLESBANQUES LesinnovateursenFinTechnesontplusperçuscommeunemenacepar lesbanques canadiennes. Les institutions sontelles-mêmesparmi lesplusgrandsdéveloppeursdenouveauxservicesentechnologiefinancière.Les grandes banques canadiennes suivent les tendances actuelles dedigitalisation de leurs offres : paiement sans contact, applicationmobile,plateformedecourtageenligne,opérationsbancairesenligne,intégrationaveclessystèmesdeportefeuilledigitalcommeAndroïdPay,etc.Lesstart-upsmontréalaisesetleursalteregodansd'autresvillesdumondejouentun rôledecatalyseurpoussant lesgrandes institutionsàaccélérerleur transformation digitale et à repenser leur offre pour offrir unemeilleure expérience client. Au niveau mondial, les investissements desgrandesbanquesdans les FinTechont fortementaugmentéen2016 (LesAffaires, 21 avril 2017). Les stratégies de partenariat, voire d'entrée aucapitalouderachat(commelerécentexemplefrançaisdeBNP-ParibasetCompte Nickel) sont une tendance observable dans plusieurs pays(Clément,2017).À Montréal comme ailleurs, face aux innovateurs en technologiefinancière, les banques combinent plusieurs stratégies : elles investissentdans les start-ups, elles créent leur propre laboratoire d'innovation pourconcevoirdenouveauxservices,etellesnouentdespartenariatsavec lesnouveauxentrants.Voiciquelquesexemplesdeces stratégiesd'adoptiondesFinTechpar lesbanquescanadiennes(pourn'enciterquequelques-uns):INVESTISSEMENTLa Banque Nationale est connue pour ses investissements avec LendingClub(1,3milliarddedollarsUSen2016),maisaussidanslaplate-formedefinancementcollaboratifUlulelorsdesonarrivéeauCanadaen2015.Ellesoutient également les jeunes pousses québécoises : Nukern, Nethris,Budgeto. Ellen'estpas la seule,d'autresbanques canadiennes comme laRBCparexemple investissentdansdesFinTech, leplussouventdesstart-upsprometteusesdelaSiliconValley(Pwc,2016).LABORATOIRED'INNOVATIONEn2015,laBanqueScotialançaitson"usinenumérique"pourrepenserlesservices financiers. Lamêmeannée, leMouvementDesjardins inauguraitson laboratoire d'innovation. Aujourd'hui bien implanté sur la scène del'innovationmontréalaise, le Desjardins Lab accueille des évènements enlien avec les FinTech.Des défis, comme le Coopérathon 2016, sont aussisoutenuspar lacaisseetpermettentàdesstart-upsdese lancer.Desoncôté,laBNCaentamésatransformationnumériqueetmultiplielesprojetsinnovants.Sonengagementestdiscret :pasde labd'innovation,maisun

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soutien à l'entrepreunariat avec la création d'un accélérateur enpartenariat avec HEC et l'organisation de "camps d'entrepreunariat" surMontréal.PARTENARIATEnavril2017,laBanqueNationaleainvesti6MdeCA$dansNestWealth,uneFinTechbaséeàToronto. L'accordprévoitque laBNCpourrautiliserles solutionsdegestiondepatrimoinede la start-upafind'améliorer sonoffreclient.DesoncôtélaBanqueCIBCcollaboredepuis2015aveclastart-upmontréalaiseThinkingCapitalpourdévelopperdesservicesadaptésauxPME. Et en 2016 la Banque de Montréal a noué un partenariat avec lafirmeaméricaineKyc.compourtransformersagestiondelaclientèle.Unpointcommunàcespartenariats: lesbanques recherchent l'expertisedesFinTechenrelationclient(interfaceplussimple,soucidel'expérienceclientdanssaglobalité,etc.).Il ne s'agit ici que de quelques exemples pour illustrer la diversité desstratégies mises en place par les banques pour adapter leurs modèlesd'affaires à l'évolution des FinTech. On trouvera facilement descomplémentsd'informationenligne(MacDonnell,2017)ainsiquedanslerapportCanadianBanksembracingtheFinTechmovement(Pwc,2016).


CONCLUSIONLESGRANDESTENDANCES Le rapport Accelerating developpment in Montreal's FinTechecosystem paru en février dernier (EY, 2017) préconisait demiser sur laspécialisation dans certains secteurs FinTech pour différencier Montréaldes autres hubs mondiaux. Parmi ces tendances qui forment le profilFinTechdelaville,lerapportenlistait4dominantes:l'analyseduBigData,l'intelligenceartificielle,laludificationetl'internetdesobjets(notammentpourlesstart-upsenassurance).En étudiant l'échantillon d'entreprises retenues pour cette étude, il estapparu que l'intelligence artificielle est déjà utilisée par plusieurs firmes,alorsquel'analyseduBigDataestencoresousreprésentée.Laludificationsedéveloppeaussi : Just Insuring,Wall StreetSurvivor,PerfiqtetDetegol'utilisent, mais cela reste encore une tendance marginale (même si eneffetlavilleaunfortpotentieldanscesecteur).Quantàl'IoT,ilrestelimitéàcertainesstart-upsenassurancecommeUbios.Notre échantillon fait apparaître d'autres traits. Les innovateursmontréalais développant des solutions de gestion des financespersonnellesontlesoucidedonnerplusdepouvoirauconsommateur.Cet"empowerment" est l'une des tendances phares des FinTech au niveaumondialet l'unedesclefsde l'inclusion financière.Lastart-upHardBaconenestunbonexemple.Lapriseencomptedesbesoinsréelsduclientetdesespointsdesouffranceestunélémentcentralpourdistinguerlesservicesofferts par les nouveaux entrants, cela expliquerait notamment lamultiplication des offres à destination des PME. En levée de fonds, laconstructiondeplateformeintelligentevisantlaqualitédesrelationsentreinvestisseurs et projets plus que la quantité (smart funding vscrowdfunding)estunautretraitnotable.

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Dernier élément, et non desmoindres, parmi les tendances observablessur la scène FinTech de Montréal : la maturité du marché. Ledéveloppement des start-ups dépendra aussi des réactions du marché,notamment en B2C. Le taux d'adoption des FinTech est assez bas auCanada(8,2%)et lesnouveauxentrantsrencontrentdesdifficultésàfaireconnaître leuroffre.Ladémocratisationdessystèmesdepaiementinitiéepar les grandes plateformes technologiques (Apple, Androïd etc) vacontribuer à faire connaitre les FinTech, mais à ce jour seuls despartenariatssolidesavecles institutionsfinancièresétabliespourront leurpermettre de vraiment décoller. Nous rejoignons ici le rapport d'EY quipréconisaitl'établissementàMontréald'unhubFinTechafind'assurerunemeilleure visibilité à ces innovateurs en attendant que les adopteursprécocessoientrelayéspard'autres.


ANNEXESRESSOURCESCOMPLÉMENTAIRES

LITTÉRATURE(Ankenbrand,2017)AnkenbrandT.etBieriD.,IFZGlobalFinTechRanking,

UniversitédeLucerne,2017.Rapportconsultéle12juin2017.(Barberis, 2016) Barberis J., et alii, The FINTECH Book: The Financial

Technology Handbook for Investors, Entrepreneurs and Visionaries,JohnWiley&Sons,2016.

(Clément,2017)ClémentG.,"LesfintechscourtisentlesETIetlesgroupes",dans Entreprise & finance, mardi 18 avril 2017, p. 24-25. Articleconsultéle12juin2017.

(Deloitte, 2017) Cabinet Deloitte, A tale of 44 cities. Connecting GlobalFinTech:InterimHubReview,avril2017.Rapportconsultéle12juin.

(EY, 2017) Cabinet EY, Accelerating development in Montréal’s FinTechecosystem Findings and recommendations, Montréal, Février 2017.Rapportconsultéle12juin2017.

(WEF,2015)Foruméconomiquemondial,TheFutureofFinancialServicesHowdisruptiveinnovationsarereshapingthewayfinancialservicesarestructured, provisioned and consumed, 2015. Rapport consulté le 12juin.

(Hatzakis, 2010) Hatzakis, E.D., Nair, S.K. et Pinedo, M.L. (2010)."Operations in Financial Services-An Overview", in Production andOperationsManagement,19(6),p.633-664.

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(Les Affaires, 2017) Les Affaires (siteweb), "Les grandes banquesmisentdavantagesurlafintech",vendredi21avril2017.

(MacDonnell, 2017) MacDonnell J., Ranking Canada’s Big 5 on FinTechAdoption.Articledeblogconsultéle12juin.

(Nejad,2016)NejadM.(2016),"Researchonfinancialservicesinnovations:A quantitative review and future research directions", InternationalJournalofBankMarketing,Vol.34Issue:7,pp.1042-1068.

(Pwc, 2016) Cabinet Pwc, Canadian Banks 2016 Embracing the FinTechmovement.Rapportconsultéle12juin.

(Simon, 2013) Simon, L., "Tissages locaux, maillages globaux : nouvellesdynamiquesde la créativité et de l'innovation territorialisées pour lacompétitivité internationale", in Management International, 18(1),2013,p.12-17.

(Soulé,2016)Soulé,M.,"IsFintechEatingtheWorldofFinancialServices,OneAPIAfterAnother?", inCommunications&Strategies(103),2016,p.177-184.

(Vasiljeva, 2016) Vasiljeva, T. et Lukanova, K., "Commercial Banks andFinTech Companies in the Digital Transformation: Challenges for theFuture",inJournalofBusinessManagement(11),2016,p.25-33.

QUELQUESOBSERVATOIRESFINTECHCANADIENSObservatoireFinTechauQuébec:http://fintechlab.ca/ObservatoireàVancouver:www.digitalfinanceinstitute.orgObservatoireàToronto:www.tfsa.ca/financial-services/fintech


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